Traiter le glaucome par du cannabis ? … une piste très sérieuse.
Inhaler du cannabis régulièrement sera-t-il bientôt recommandé par les médecins ? Certainement non. Pour autant, à l’assemblée Nationale, Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a annoncé le 10 juillet dernier qu’elle n’excluait pas d’autoriser les cigarettes de cannabis à usage thérapeutique si elles apportent « un plus » par rapport aux médicaments à base de cannabis déjà autorisés, actuellement en comprimés.
Depuis le début des années 70 où le Dr Robert Hepler, ophtalmologiste et le Dr Ira Franck, psychiatre, ont découvert par hasard que le fait d’inhaler du cannabis diminuait la pression intraoculaire, des études sont menées pour l’utiliser de manière thérapeutique. La formulation idéale, pour traiter le glaucôme, serait sous forme de collyre, car il a moins d’effet psychotropes qu’en application locale par exemple. Hors, « ce n’est pas le cas pour le moment car il se dissout mal dans l’eau » comme le précise le Pr Jean-Philippe Nordman du CHNO des Quinze-vingt de Paris.
D’autres propriétés médicales sont imputables au cannabis : il préviendrait les crises d’épilepsies, il stimulerait l’appétit dans certains types d’anorexie, il permet aussi de réduire les effets secondaires indésirables des traitements de chimiothérapies, il permettrait aussi de stabiliser l’humeur de certains patients et de traiter la dépression. Il serait utile aussi pour lutter contre les douleurs chroniques de l’adulte, en particulier celles ressenties par les patients atteints de sclérose en plaque en limitant les contractions musculaires douloureuses. De plus, il aurait un effet sur des maladies neurologiques : il permet de diminuer les tremblements ressentis par les patients atteints par la maladie de Parkinson et il ralentirait la progression de la maladie d’Alzheimer en limitant la destruction des neurones.
Le cannabis thérapeutique ou médical est autorisé dans de plus en plus de pays, notamment aux USA. En France, depuis un décret de juin 2013, « la délivrance d’une autorisation de mise sur le marché à des médicaments contenant du cannabis et ses dérivés » a été publié. Un seul pour le moment en a bénéficié, le Sativex, un spray destiné à soulager des malades atteints de sclérose en plaques mais il n’est pas toujours commercialisé en raison d’un désaccord sur son prix de vente.