La DMLA pourrait-elle totalement disparaître un jour?
Cette semaine, Direct Ophtalmo Montparnasse vous propose un article sur la DMLA (ou Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age) : pourrait-elle totalement disparaître un jour ?
C’est ce que suggère une étude publiée par un groupe de chercheurs américains dirigée par le Dr Karen Cruickshanks, épidémiologiste spécialisée dans la recherche en ophtalmologie, de l’université du Wisconsin à Madison dans la revue JAMA Ophtalmology en novembre 2017.
Pour rappel, il existe deux formes de DMLA :
- La forme atrophique, ou sèche, qui évolue lentement et pour laquelle il n’existe aucun traitement à l’heure qu’il est.
- La forme exsudative, ou humide, qui évolue beaucoup plus rapidement et pour laquelle des injections intra-vitréennes permettent de ralentir voire stopper l’évolution.
Dans cette étude qui porte sur 5000 sujets, les chercheurs ont étudié les différences d’incidences de la DMLA par générations portant sur 4 générations nées au 20ième siècle, à âge égal. L’incidence en 5 ans pour chaque génération est de :
- 8 % pour la génération de sujets nés entre 1901 et 1924
- 3 % pour la génération de sujets nés entre 1925 et 1945
- 1 % chez les sujets issus du baby-boom, soit entre 1946 et 1954
- 3 % pour les sujets issus de la génération X, soit entre 1965 et 1984.
Le risque de développer une DMLA diminuerait ainsi, selon les scientifiques responsables de l’étude, de 60% à chaque génération. Cette diminution est très impressionnante et encourageante car le handicap induit par la DMLA est très grand pour les personnes qui en sont atteintes.
Les responsables de l’étude pensent que cette diminution spectaculaire du nombre de cas est due à une meilleure qualité de vie, car des changements génétiques aussi rapides sont très peu probables. Les conditions de cet environnement plus protecteur sont les suivantes : eau, air, alimentations sont plus sains, l’accès aux vaccins et aux antibiotiques est facilité, ce qui diminue les infections, la diminution du tabagisme, et une diminution des risques cardio-vasculaires dûe à une prise de conscience générale du risque dû à la sédentarité.
Cependant, pour le moment, le nombre de cas de patients atteints de DMLA devrait encore augmenter ; 10% de la population de plus de 50 ans est touchée, 25% chez les patients de plus de 80 ans. C’est la première cause de malvoyance. Dans les 20 ans qui viennent, ce nombre de personnes atteintes devrait être multiplié par deux car le nombre de personnes âgées ne cesse de croître, surtout en Asie et l’espérance de vie augmente aussi régulièrement.